Quel est l'age de Tihuanaco ?

UNE CIVILISATION DÉBUTE PAR LE MYTHE ET FINIT PAR LE DOUTE

Emil Michel Cioran

Situé à 3850m d'altitude, au Sud du lac Titicaca dans le territoire Bolivien, victime de dégradations, ayant servie de carrière durant des siècles, livrée aux pillages, le site de Tihuanaco (traduit aussi Tiwanaku) n'est plus aujourd'hui que ruines gigantesques gardant les secrets d'un peuple antique dont on ignore l'histoire. Le site est connu depuis la conquête espagnole où il était déjà abandonné et en ruine. On en a fait le berceau de l'homme américain, la capitale d'un empire égalant celui des incas, la capitale des atlantes ou encore une cité vénusienne bâtie il y a des millions d'années. De quoi faire rêver ceux qui ne demandent qu'à croire à l'impossible.

Pourquoi tant de mystères autour de cette cité ?


1. Son emplacement :

A une vingtaine de km du lac Titicaca, à près de 4000 mètres d'altitude, les ruines témoignant d'une civilisation d'importance se dressent sur un plateau désolé. La pluie est saisonnière avec alternance de périodes de sécheresse sévère et de pluies diluviennes, le sol peu fertile et la majorité des cultures andines y sont impossibles.

On a cru longtemps que la ville n'était qu'un centre religieux n'ayant trouvé nulle trace d'habitations. Vu d'avion tout devient différent, les constructions de briques de terres séchées s'effritèrent au cours des siècles retombant en poussière sur le sol dont elles ont l'exacte couleur. Ces donnés permettent de classer la ville non seulement comme ville saint mais aussi comme un grand centre résidentiel ou vivait en permanence une population dense et active. et on imagine mal une population oscillant entre 30 et 60000 personnes vivrent sous un climat si rude même si la culture de la pomme de terre était pratiquée et probablement du mais et de l'orge aux endroits abrités.

2. Datation :

Deux hypothèses contradictoires :

Les datations aux carbones 14 ont permis de déterminer 3 phases culturelles qui se seraient succédées sur plus de 2000 ans coupées par des périodes de décadences alternant avec des renaissances

- 1 formative 1000 ans av JC : premières traces d'habitat
- Urbaine 0 a 400 ans
- Impériale âge d'or 1300

Pourtant certains points remettent en cause ces faits :

- L'étude des différentes stratifications a dévoilé les traces de 5 villes superposées, plusieurs fois rasées par des éruptions volcaniques et de violentes secousses telluriques. 5 villes dont on ne sait que peu de choses si ce n'est qu'elles ont été bâties par des architectes de génies.

- La présence de ruines suggérant la présence d'un port laissant imaginer que la ville fut à son origine construite au bord du lac. Cette hypothèse est renforcée par l'idée que pour faire vivre la population dans un environnement si rude la proximité du lac pourrait faire vivre la population par les ressources de la pisciculture. En calculant les mouvements de l'altiplano, l'époque où le lac se trouvait à proximité du site de Tiwanaku remonterait à 15000 ans av JC (théorie des professeurs Ponanskyet Müller).

- Des gravures représentant des animaux ayant disparus depuis plus de 10000 ans tel qu'une tête d'éléphant alors que les animaux à trompe ont disparu d'Amérique du sud à la fin du pléistocène (10000 ans), 46 têtes de texodons gravées dans une frise et des poteries, un mammifère amphibien qui s'est éteint vers -12000 ans, le Shelidoterium, le Macrauchenia sont d'autres exemples d'animaux ayant disparus depuis plus de 10000 ans et dont on retrouve des représentations gravés sur les pierres de la cité.

- Les alignements solaires de différentes structurent qui seraient déterminés en fonction d'observations des cieux remontant à 15000 ans

Suivant ces indices, la ville remonterait à plus de 10000 ans et serait donc la plus ancienne citée connue. Les fidèles de cette hypothèse mettent en doute les analyses du carbone 1 disant qu'elles ont été faites sur des éléments plus récents, poteries, céramiques postérieur à la construction de la cité.

3. La construction

L'énigme la plus troublante reste la construction. Des pierres ajustées sans aucun mortier avec une précision n'ayant nul égale dans d'autres civilisations archaïques sud Américaine pas même chez les incas. Les carrières ne sont pas visibles a proximité. L'examen pétrographique des matériaux tuf volcanique, calcaire, grès rouge, basalte, andésite et leur confrontations avec des échantillons de roches ont permis de retrouver les carrières à 100 et 300 km. Ce qui oblige a admettre que des bloc allant parfois jusque 100 tonnes avaient été déplacés sur de telles distances dans un terrain accidenté. Pour des blocs d'andésites provenant de la péninsule de copa cabana des obstacles naturels s'opposaient totalement par endroit a toute manipulation par voie terrestre.

Les meilleurs ingénieurs se demanderaient comment réussir un tel exploit a une telle altitude même avec les techniques les plus modernes. Or nos mystérieux bâtisseurs n'avaient sans doute ni bêtes de traies et ne connaissaient pas la roue.

A iwawe situés a 22 km deTiuhanaco au bord du lac fut découvert une sorte de large et longue tranchée ou gisent encore de gigantesques piliers identiques à ceux des ruines. Étant donné que le niveau du lac varie fortement en fonction des saisons le port d'entrée est tour a tour submergé et découvert. Le monolithe devaient être chargés sur des embarcadères et transportés jusqu'à la tranchée ou on les laissait choir a la saison des pluies au moment ou les eaux du lacs sont les plus hautes avant d'être récupérés quelques mois plus tard lorsque le niveau baissait et amené avec un halage relativement aisé jusqu'à la ville. Les essais se sont avérés concluant avec un radeau et un bloc de taille réduite ainsi que le transport d'un bloc de 600kg tirés par 6 hommes. A quand l'essai avec un bloc de 10 tonnes ?

4. La fin de la civilisation

Aucune explication n'a été avancée concernant la fin de la civilisation mais des structures restent inachevées comme si la fin avait été rapide et non préméditée.

5. Ses mythes :

Peu de sites archéologique ont suscité une telle psychose et d'aussi folles suppositions. De nombreuses légendes entourent le site :

- Les Aymaras, le plus ancien peuple des Andes disaient que la cité était celle des premiers hommes de la terre et qu'elle avait été crée par le Dieu Viracocha avant même la naissance du soleil et des étoiles. Interrogés sur les origines, les indiens répondirent que Tiahuanaco fut construit en une seule nuit après le déluge, par des géants inconnus qui, pour n'avoir pas tenu compte d'une prophétie annonçant la venue du Soleil, furent anéantis par ses rayons et leurs palais réduits en cendres.

- Garcilaso de La Vega disait avoir traduit les écrits pictographiques de la cité. Ces descendants y font une traduction faisant état de pilotes interplanétaires lançant leurs excrément sans atterrir et donnant au lac la forme d'un être humain. On parle aussi de visiteurs sidéraux aux doigts palmés cherchant un environnement favorables à leurs organismes et leurs vie amphibie. Une autre traduction fait encore état d'un vaisseau brillant comme de l'or d'où serait sortie une femme venant de Vénus (Orejana) ressemblant aux femmes actuelles mais avec une tête en forme de cône, de grandes oreilles, des mains palmées à 4 doigts.
Si cette traduction demeure farfelue, il est toujours étonnant d'entendre parler de vaisseaux spatiaux dans des récits venant d'époques où les véhicules quel qu'ils soient n'étaient même pas imaginables. Le personnage d'Oréjana pourrait rappeler la divinités nommées Oannes chez les Mésopotamiens, un homme poisson véhiculant la connaissance et les images de vaisseau et autres chars de feu sont récurrents dans d'autres grandes civilisations antiques . (d'autres articles approfondiront bientôt ces sujets)

- Des manuscrits du chercheurs Henry Schliemann (1873) relatent des relations entre Tihuanaco et une autre cités mythique, celle de l'Atlantide. Il parle d'un vase de bronze portant en inscription hiéroglyphique : du roi Chronos dAtlantide renfermant entre autres des tessons d'argiles et divers petits objets de métal.
Parallèlement le chercheur fait état d'une collection d'objets de facture similaire au musée du Louvre provenant de Tiwanaku. Un examen plus approfondi révélerait que les deux séries de poteries étaient issus de la même sorte d'argile qui ne se trouve ni dans l'ancienne Phénicie ni en Amérique centrale. L'alliage des métaux quant à lui serait composés de plaine, d'aluminium et de cuivre. Alliage inconnu actuellement.
Si là aussi la véracités de ces dires restent à prouver, d'autres éléments laissent à penser qu'il existait une relation très ancienne entre Europe, Afrique et Amérique du sud

Le site en quelques chiffres :

- Superficie totale : 400ha
- Centre religieux : 16ha
- Altitude : 3825m
- La structure principale qui repose sur un monticule naturel constitue une pyramide à étage de 210m de coté sur 15m de haut
- Le Kalasasaya : Esplanade de 135 sur 130 m délimités par des piliers de pierre taillés
- Monolithe de Ponce : bloc d'andésite de 12 tonnes entièrement gravé
- Monolithe de Bennett : Statue d'un personnage entier, 7m30 de haut
- Poids moyens des blocs d'andésites des constructions : 40 tonnes
- Les plus gros statues et porte du soleil atteignent 130 tonnes